Dans une analyse conjointe publiée le jeudi 28 mai 2020 par l’ONG Save the Children et UNICEF, les deux institutions travaillant en faveur de l’enfance avertissent sur les implications des conséquences socioéconomiques de la pandémie de la Covid-19. En effet, selon la Directrice générale du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), Mme Henrietta Fore, la pandémie de maladie à coronavirus a entraîné une crise socioéconomique sans précédent qui obère les ressources des familles du monde entier. Ainsi, en l’absence de mesures urgentes pour protéger les familles des difficultés financières dues à la pandémie, le nombre total d’enfants vivant sous le seuil de pauvreté national dans les pays à revenu faible et intermédiaire pourrait atteindre 672 millions, soit 86 millions d’enfants supplémentaires d’ici à la fin de l’année. Avant la pandémie, les deux tiers des enfants dans le monde n’avaient accès à aucune forme de protection sociale.
En Afrique, seuls 16 % des enfants bénéficient d’une protection sociale. Des centaines de millions d’enfants sont touchés par la pauvreté multidimensionnelle, ce qui signifie qu’ils n’ont pas accès aux soins, à l’éducation, à une bonne nutrition ou à un logement adapté. Pour lutter contre les effets de la Covid-19 sur les enfants des ménages pauvres et les limiter, Save the Children et UNICEF appellent à un élargissement rapide à grande échelle des systèmes et des programmes de protection sociale, y compris les transferts en espèces, les programmes d’alimentation scolaire et les prestations pour enfants à charge. Dans ce sens, les deux organisations félicitent les pays qui ont déjà renforcé leurs programmes de protection sociale depuis le début de la pandémie de Covid-19 notamment l’Afrique du Sud, l’Argentine, la Colombie, l’Indonésie, la Mongolie ou encore le Pérou. Par ailleurs, les conséquences de cette crise augmenteront le risque d’instabilité et de pauvreté des enfants vivant dans la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord, zones durement touchées par le conflit et la violence.
Il est à noter que près des deux tiers des enfants pauvres vivent en Afrique subsaharienne et en Asie du Sud. Toutefois, l’Europe et l’Asie centrale pourraient enregistrer l’augmentation de l’effectif d’enfants pauvres la plus importante (jusqu’à 44 %), alors que l’Amérique latine et les Caraïbes une hausse de 22 %.
Source : ONU Info
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