Les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) adoptés par les Nations Unies à l’entame du 21ème siècle se terminaient en 2015 avec un bilan marqué d’avancées significatives dans les domaines de la pauvreté, de l’éducation, de la santé, de l’accès à l’eau potable, de l’égalité des sexes et de l’autonomisation de la femme. Un recul de la pauvreté a été observé au plan quantitatif avec une baisse de plus de 56% du nombre de personnes extrêmement pauvres de 1990 à 2015 dans le monde. Le taux net de scolarisation dans l’enseignement primaire a progressé notamment en Afrique de 20 points en plus de 2000 à 2015 contre une hausse seulement de 8% entre 1990 en 2000. La mortalité des enfants de moins de cinq ans a été drastiquement réduite avec un taux annuel de réduction qui a plus que triplé entre 1990 et 2015. La fourniture de l’eau potable a été étendue à plus de 90% de la population. Les investissements ciblés dans la lutte contre le paludisme, le sida et la tuberculose ont permis un recul de 40% du nombre de nouvelles infections au VIH/sida et une augmentation considérable de l’accès au traitement antirétroviral. Une augmentation de 6% de la proportion des femmes salariées dans le secteur non agricole a été également notée.
En Côte d’Ivoire, d’importants progrès ont également été relevés malgré la lenteur de la réalisation des OMD due à la longue période de crise qu’a connu le pays de 1999 à 2011 limitant les investissements de développement, ne favorisant pas l’ancrage du développement durable et de la RSE, et orientant l’aide des partenaires dans le développement d’actions humanitaires et le relèvement socio-économique. Le taux net de scolarisation est passé à 78,9% (ENV 2015).Le taux de prévalence du VIH/sida a été réduit à 2,7%.L’accès à l’eau potable a atteint un taux de 72% (ENV 2015).
En dépit des progrès enregistrés dans l’ensemble au plan mondial, d’importants efforts restaient à faire. En effet, le bilan des OMD a mis en exergue la persistance des inégalités. Les progrès ont été inégaux entre les régions et les pays, donnant lieu à des écarts importants. La population pauvre mondiale demeurait massivement concentrée dans certaines parties du monde dont 40% en Afrique Subsaharienne. Des disparités significatives persistaient entre les hommes et les femmes sur le marché du travail. En dépit des avancées sur le plan de la santé, chaque jour des centaines de femmes mouraient de complications liées à la grossesse et à l’accouchement. La rareté de l’eau continuait d’affecter 40 % de la population dans le monde. Ainsi, des millions de personnes ont été laissés de côté, principalement les plus pauvres et celles désavantagées à cause de leur sexe, leur âge, leur handicap, leur ethnicité ou leur lieu d’habitation.
Tirant des leçons de l’expérience des OMD, les dirigeants du monde ont appelé à une mobilisation et une consultation inclusive pour la mise en place d’un programme plus ambitieux et de long-terme : les Objectifs de Développement Durable. Ce Programme s’étendant sur la période 2015-2030 a été bâti autour de dix-sept (17) ODD clés pour améliorer la vie des populations et protéger la planète pour les générations futures avec davantage de réduction des inégalités. Comparativement aux OMD, de nouvelles thématiques ont été intégrées pour prendre en compte l’ensemble des dimensions du triptyque du développement durable ‘’ économie-environnement-social’’.
A leur tour, les membres fondateurs du CASD CI, opérationnalisant depuis 2012 deux projets majeurs dans le domaine de l’éducation (Programme Education & Employabilité, Initiation des écoliers de l’intérieur du pays à l’informatique), après analyse du bilan des OMD et des résultats de leurs activités, prendront l’importante décision de poursuivre et d’étendre leurs engagements sur plusieurs axes de développement durable en jetant les bases de la création d’une Organisation Non Gouvernementale qui réponde aux Objectifs mondiaux.
Ces membres dans leur ensemble venaient d’achever un Master professionnel en Ethique et Gouvernance au Centre de Recherche et d’Action pour la Paix (CERAP), dans les domaines du développement durable, de la responsabilité sociétale, de la gestion des conflits ainsi que des droits humains et de l’action humanitaire.
Aussi, un an avant le terme des OMD, la Côte d’Ivoire a adopté une loi n°2014-390 du 20 juin 2014 d’orientation sur le développement durable consacrant en son article 9 à la fois les personnes physiques et les personnes morales comme acteur de développement durable.
Les caractéristiques de cette Organisation en gestation est qu’elle devrait leur permettre de mettre en commun leurs expériences professionnelles diverses, leurs compétences et intelligences plurielles sine qua non à l’aboutissement d’un développement durable comme le symbolise les 17 Objectifs mondiaux. Cette Organisation devrait également faire la promotion du développement durable y compris la responsabilité sociétale, les droits humains et véhiculer des valeurs de paix. Outre cela, cette Organisation devrait mobiliser par la réflexion (recherches, symposiums, ateliers, conférences), la formation et l’action (projets) les différentes composantes de la société (collectivités, secteur privé, Associations, OSC, Institutions nationales et internationales, jeunes, femmes, etc.) à la recherche de solutions aux problématiques issues du triptyque de développement durable mises en exergue par les ODD.
C’est ainsi qu’est née le 27 Janvier 2017, par Assemblée Générale Constitutive, l’Organisation Non Gouvernementale Common Action for Sustainable Development Côte d’Ivoire (CASD CI) dont le champ d’action couvre les trois piliers du Développement Durable avec une définition annuelle des priorités tenant compte des Objectifs 2030 et des réalités locales.
Enregistrée officiellement sous le numéro 659/MIS/DGAT/DAG/SDVA du 08 août 2018, Common Action for Sustainable Development Côte d’Ivoire (CASD CI) a pour objet de mettre en place des initiatives pouvant développer la recherche scientifique et des projets dans les domaines en rapport avec le Développement Durable en Côte d’ivoire.